"On pourrait faire un portrait de Bertrand Cantat en prince de Danemark (Hamlet); en amoureux (Roméo); en jaloux (Othello); en chaman (Orphée).
Nobles, voire incorruptibles (Hamlet), tous connaissent le mal, le malheur, la maladie, la mort.Ils auront tous aimé. Différents, ils sont adorés, haïs, trahis, jugés en conséquence. Ils seront tous condamnés. Doit-on en déduire qu’il ne faudrait jamais sortir du lot, du rôle imparti? Ils le font tous, s’exposent, s’écorchent aux limites, s’y blessent, s’y brûlent, c’est là où on les gaule, rien qu’une banalité universelle là-dedans. Tous condamnés, et Bertrand Cantat qui avait le don en partage, qui était dans l’imprudence absolue de l’amour..."
"Il est sur scène, c’est le concert de Vaison-la-Romaine, il chante « Le Fleuve ». La voix sombre, dérape, il presse le micro à ses lèvres de sa main armée d’argent, les yeux loin en lui-même, la voix traîne, tremble, se hâte, se rattrape, ressasse des cadences insatiables, les paupières closes sur une concentration d’envoûteur, il est dans un arrière-monde qu’érafle un trait d’harmonica, avant un silence où un sourire d’une gentillesse imprévue fend le visage d’empereur-enfant. One trip/one noise! Des coulisses, Marie regarde le visage surgi de la nuit, elle ouvre grand ses yeux de velours sur l’ancienne beauté païenne, ce masque de cuivre que l’ombre poignarde sous les pommettes, le masque brille d’une sueur qu’elle voudrait toucher du doigt, les jeux sont faits, ceux d’un amour sans hasard. Et pourrir à l’ombre/Cortez/De l’Amérique vendue, c’est « Tostaki », martelé, craché, prié."
"Parlons, écrivons, essayons de pousser les murs, voulez-vous?" Le 4 juin 2004, ébranlée par les échos que l'affaire Cantat réveille en elle, Muriel Cerf adresse une lettre au détenu de Vilnius: "On vous a acculé, réduit à néant, et vous ne vous justifiez de rien... Vous priez qu'on vous entende, et l'on détourne la tête..." Bertrand Cantat lui répond. Deux nuits s'entrechoquent. Une correspondance s'engage.
Ce livre d'effroi et de passion n'est ni d'un juge, ni d'un avocat. C'est l'exploration littéraire et poétique d'un mythe éternel: Orphée a tué Eurydice. "C'est un roman, aussi, qui parle d'actes - de ceux d'amour et de mort - et tente d'en cerner les mobiles."
« ... Cantat victime de lui-même, Cantat victime d'une puissance infernale, Cantat un automate, une enveloppe qui agit sans la moindre conscience de son acte, Cantat non coupable: telle est sa perception de l'homme... ».
Caroline Ferret
Janvier 2006, à propos de Bertrand Cantat ou le chant des automates
A propos du livre :
RTL Soir
Hervé Béroud
ou Bernard Poirette
Du Lundi au Vendredi 18H00- 19H00
C’est le grand Journal du soir. Véritable round-up de l’actualité nationale et internationale qui alterne reportages et analyses de la rédaction. Mené avec rigueur et synthétisme par Hervé Béroud, du lundi au jeudi, et par Bernard Poirette, le vendredi, ce vrai journal d’actu est enrichi par la chronique de Pierre-Marie Christin. Largement ouvert sur les invités, “RTL-Soir” permet, cette année, de conduire de véritables mini-débats sur le grand sujet du jour.
Frédéric TADDEI
Entretien
19 01 2006 : Muriel Cerf
Frédéric TADDEI
Du lundi au vendredi
15:30 - 16:30
Dans sa nouvelle émission, Frédéric Taddeï va démontrer combien notre époque est formidable, passionnante et révolutionnaire. Pour preuve : les différentes personnalités qu'elle fait naître. Des personnalités de tous horizons, qui, par leurs parcours, leurs réalisations, en sont le reflet. Miroir d'une société qui bouge, d'un monde qui change, savent-elles seulement qu'elles en sont les emblèmes ?
Chaque jour de la semaine, Frédéric Taddeï reçoit l'une d'entre elles pour nous permettre de définir cette société kaléidoscope.
De Muriel Cerf émane l’exubérance de ceux qui ont souffert et qui transcendent la douleur un stylo à la main. Souffrance de l’absence du père, qui aurait dû être écrivain ou compositeur, et qui se donne la mort en 1977 ; d’une mère qui n’a jamais vu naître de sentiment maternel, d’une grand-mère qui, à l'âge de 50 ans, l’a recueillie et l'a élevée, la délicieuse Mamita de Julia M. ou le premier regard, bonne vivante, laxiste certes, mais attentive.
Rencontre dans un minuscule appartement proche de Pigalle, entre livres, manuscrits et cartons non encore défaits de cette éternelle voyageuse qui depuis trente ans traduit en mots les maux de son temps.
Cosmopolitaine
une émission de Paula Jacques
le dimanche de 14h à 16h - France Inter
22 février 2004 Lecture
de Paula Jacques (350ko) - mp3 Interview
de Muriel Cerf 26mn26
(15Mo) - mp3 spécial haut-débit
L'Antivoyage :
(1974), de Muriel Cerf (Mercure
de France, J'ai Lu 3883). Salué à sa
sortie par André Malraux,
ce beau récit de voyage
révéla Muriel
Cerf, partie "aux Indes" à l'age
de 24 ans, en pleine époque
hippie. Mais, contrairement à d'autres,
elle n'en ramenait pas un document
sur l'époque (même
si elle ne se privait pas d'expérimenter
sexe et drogue), mais un véritable
travail littéraire,
bourré de poésie,
de lyrisme, d'humour et d'érudition,
au style enlevé, marqué par
l'influence d'Henry Miller.
Le lecteur y trouvera de saisissants
portraits de Bombay, Calcutta
et Katmandou.
Le
Guide du Routard (édition
2003)
2
tomes (Inde du Nord et
du Sud)
Lundi 22 mars 2004
18h25
20h40
Mardi 23 mars 2004
18h25
20h40
Mercredi 24 mars 2004
20h40
Jeudi 25 mars 2004
18h25
20h40
Vendredi 26 mars 2004
18h25
20h40
Samedi 27 mars 2004
17h50
20h40
60 mn
dimanche 28 mars 2004 15h40
lundi 29 mars 2004 21h45
mardi 30 mars 2004 8h10
mercredi 31mars 2004 15h20
vendredi 2 avril 2004 11h20