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Servantes de l'oeil
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Les maîtres-mots
par Joël SCHMIDT

Diable d'écrivain!

Muriel Cerf, qui vient d'obtenir le grand prix de la nouvelle de la Société des gens de lettres pour Une vie sans secret (Le Rocher), publie depuis vingr-cinq ans, c'est-à-dire fort jeune, des romans voyageurs, aventureux, aventuriers et fantasques avec des mots qui n'ont pas peur d'eux-mêmes; elle cultive le goût littéraire d'une provocation imagée et gestuelle où l'érotisme semble roi.
Avec Servantes de l'Oeil, Muriel Cerf n'a rien perdu de ses élans, de sa verve, de l'extraordinaire chatoiement de son vocabulaire, démultiplié à l'infini, qui la classe comme un phénomène dans notre monde romanesque dont elle fait éclater le petit intimisme ronronnant par l'explosion baroque de son écriture inimitable.
Servantes de l'Oeil n'est certes pas à mettre entre toutes les mains et surtout entre tous les regards, puisqu'il évoque du côté de Meudon, où vécurent la Du Barry, Céline et Wagner, une Lolly encagée, séquestrée, sous la désignation d'Annabel, tatouée même, femme objet et sujet d'une extraordinaire histoire dont son époux Steven est le héros conquérant. Atteint de voyeurisme et de jalousie, double maladie qui le drogue et le pousse à se surpasser dans une sexualité à la fois raffinée et trouble, Steven est au coeur d'une diabolique et sulfureuse dépossession de lui-même par trois épouses successives, sans compter quelques autres femmes, toutes aux noms qui ne sont pas innocents. Femmes qui le conduisent à une déréliction enfiévrée et délirante de tous ses sens, avant qu'il ne renonce.
Myope, Steven est comme trompé, sans le savoir, sans le vouloir par l'apparence de toutes ces goules dont la passivité sadique est un leurre et la neutralité une duperie.
Etrange roman que Servantes de l'Oeil, dont les labyrinthes linguistiques et les acrobaties d'une syntaxe riche et funambulesque ne doivent pas faire illusion quant à l'éthique qui se dégage de l'intrigue et de sa fiction: non point, comme on pourrait le penser, une libération sexuelle en tous sens dont un monde libre-échangiste, au centre du roman, pourrait former le coeur, mais curieusement et comme a contrario un puritanisme aussi secret qu'évident dont la conclusion entonne le «coda» et qui n'est pas sans me faire penser au Dernier Tango à Paris qui, en 1973, défraya la chronique scandaleuse et dont le terrible dépouillement était non moins évident.
Décidément, Muriel Cerf, dont on a prétendu un peu trop vite qu'elle s'était assagie, n'aura jamais fini de nous étonner.

Joël Schmidt


Réforme
"Chaque semaine
un regard protestant
sur l'actualité"
29 juillet - 4 août 1999





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"Chaque semaine un regard protestant sur l'actualité"
29 juillet - 4 août 1999


Servantes





Servantes

 







Le Monde
août 1999

Servantes





Héros incendiaire...
Servante de l'Oeil
de Muriel Cerf


De l'embrasement du volcan Erebus à la destruction par les flammes d'un bouge qui porte le même nom, ce roman dessine une traversée et une sortie de l'enfer.
Le héros, incendiaire et contemplateur des corps féminins, trouvera dans un ultime amour une rédemption aussi sensuelle que sublimée.
L'écriture est accumulative haletante, brûlante.
Le travail du style amplifie cet amour fou entre un homme, «Don Juan amétrope», «Valmont hagard» dont le regard commerce avec le diable, et sa reine enfermée, gardée et épiée comme un trésor oriental.
La romancière cherche à déployer les images aux ambitions sadiennes de ce pouvoir hypnotique des corps et de la jouissance, où chaque être humain se fait monde

M. Ma.


Le Monde
août 1999

 





"Servantes de l'Oeil" est un opéra intime où le délire de la possession rencontre l'amour.
Dans un déferlement somptueux, gourmand et sensuel, telle une experte jonglerie sur la grande piste de la création.

Par Rose-Marie Pagnard

Muriel Cerf
Enigmes et saisons
d'un amour fou


Continuant à tisser - dans le style lyrique et ample qu'immédiatement ses lecteurs reconnaîtront - la toile que lui inspirent les chutes, envols et incendies de la passion amoureuse, Muriel Cerf nous emmène ici dans une maison de Meudon, au coeur d'un étrange mariage: Annabel, alias Lolly Miller, dix-neuf ans, côté épouse, Steven Stephenson, presque quarante, côté époux, ces deux liés, unis, enfermés d'une façon qui pourrait tout bonnement tourner à la catastrophe, mal finir comme on dit devant toute chose dépassant la mesure ordinaire des sens et des sentiments.
Car la mesure, en cette histoire, n'est rien de moins que celle des volcans, ces volcans que Steven enfant rêvait d'approcher et dont l'Erebus, «mariage de la glace et du feu», serait celui dont il ne reviendrait jamais. Cette vision d'une possession sans retour, image secrète d'enfant et comme telle promise pour peu que l'imagination n'aille pas s'user en route, à sublimer une existence entière n'a cependant longtemps produit dans la vie de Steven, que souffrances et errances, un concubinage puis deux mariages, toujours avec la passion des femmes, du sexe des femmes. Tel le Hollandais volant, Steven erre sur la mer de son existence dans l'attente d'une créature rédemptrice.
Laquelle apparaît enfin par une enchanteresse nuit d'été (à l'aube, venait il de décider, il se tuerait), telle la petite fille perdue d'un conte que l'ogre aux beaux yeux - Steven - aurait par magie noire attirée dans son lit. Elle: la gracieuse et ravissante Lolly Miller, Franco-Anglaise, ayant jusqu'à ce tournant du destin aimé peindre (un peu) et jouer (beaucoup) les amantes de luxe, s'il faut en croire un extrait de son journal intime, lequel étant en douce adressé à Steven - avant d'être brûlé - n'est peut-être pas à prendre à la lettre mais à déchiffrer comme l'énigme de Lolly, via ses drolatiques réflexions sur l'amour, les gens et les lieux.
Dans la maison et le jardin de Meudon-Bellevue, Steven organise pour lui et pour sa femme une vie qui est sa façon d'aimer: tout entière consacrée à la jouissance des corps, a la possession de l'esprit et de l'intelligence de Lolly. Le récit, par emboîtements successifs, révèle des bribes du passe de Steven ainsi que le temps présent de sa passion pour sa nouvelle épouse - dont il a fait tatouer le corps avec la monstrueuse et tendre sollicitude du fou: «...le corps s'échouait maintenant sous lui, orné comme une vague pour une fête de la mer, dans le crissement de la fastueuse chevelure claire. Et ceci jusqu'à ce que la chair finisse, ma belle, sourit-il à la femme marquée, son épouse qui ne partirait plus.» C'est pourtant avec Lolly qu'il parviendra, à travers d'infernaux labyrinthes de la mémoire et des sentiments, à «aimer autrement».
Dans le déferlement somptueux, gourmand sensuel de son écriture, Muriel Cerf, parvient, telle une jongleuse experte sur la grande piste de la création, à lancer les balles multicolores du diurne et du nocturne, du conscient et de l'inconscient, du réel et du féerique, de sorte que toutes ces choses folles, révoltantes, attendrissantes, incroyables et vraies de l'amour éblouissent et frappent.
Dans ce roman, "Servantes de l'Oeil", les thèmes chers à l'écrivain s'inscrivent tout naturellement dans le processus de rédemption du héros. Ce sont la jouissance sexuelle (qui prend sens dans la scène hallucinatoire de l'Erebus, cette fois non pas le volcan réel, mais un lieu emblématique où brûlent les clés du roman); la jalousie (que Muriel Cerf transforme en menteuse magnifique, en inventeuse et clairvoyante débridée - et l'on aimerait carrément ici ne plus entendre parler de l'usage par trop insistant que Steven fait du haschisch); l'acte de se nourrir qui mime quelque dévoration rituelle de l'autre (on se souvient des lumineuses nouvelles "Ogres et autres contes", en particulier de la première d'entre elles, «Corps amoureux», où se manifestent, croit-on, un double de Steven et même, qui sait, un double du jardin de ce roman-ci); le merveilleux des contes (et ici ressurgit, avec le personnage nabokovien de Lolly, celui de Nora, l'héroïne de cet autre roman capital de Muriel Cerf, "Le Verrou"). Obsessions, fascinations, quête de la beauté qui existe dans chaque «douloureuse trame de vie», et que «tout homme s'exténue à saisir, que toute femme tient entre ses mains, avec laquelle elle tisse ce qu'elle veut».

Rose-Marie Pagnard


Le Nouveau Quotidien
Août 1999





nouveau quotidien
Le Nouveau Quotidien
Août 1999



Servantes




Servantes

 





atmospheres
Octobre 1999



Servantes



Lectures par
Elisabeth Barrillé

SERVANTES
DE L'OEIL
Muriel CERF


Cloîtrer son épouse dans le huis-clos d'un pavillon de banlieue, l'empêcher de toucher aux appareils ménagers, lui interdire toute fréquentation, hormis les rares visites d'un ami florentin, la faire tatouer du ventre à l'épaule, est-ce cela l'amour fou?
Les esprits raisonnables auront du mal à s'y retrouver dans la passion polymorphe unissant la lolitesque Lolly Miller et Steven Stephenson, mari geôlier.
Les incurables romantiques ne bouderont pas leur plaisir.

Elisabeth Barrillé


Atmopshères
octobre 1999

 

 



Servantes de l'Oeil

- extraits du roman -


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