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Le
Bandit Manchot |
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Le Bandit Manchot
Virtuose de la séduction, écrivain, orpheline
et archi-fauchée, Cesaria Alba va épouser Jonathan Naebius,
avocat, dont les goûts et le caractère sont pourtant à l'opposé des
siens: économe, pantouflard et peu cultivé, il est d'autant
plus jaloux qu'il ne peut en rien remédier à la frigidité que
lui oppose Cesaria: c'est sa "Reine des Neiges"...
Hormis
la tendresse fraternelle
qu'elle voue sincèrement à Jonathan,
Cesaria nourrit d'autres
passions, celles
des voyages, du jeu,
des jeunes filles,
d'un monde aventureux,
impétueux
et féerique
duquel Naebius n'a
pas la clé.
Au
cours d'un bref
séjour à Monaco,
les fiancés
se disputent. Cesaria
quittera-t-elle
Jonathan pour partir
au Mexique avec
une jeune métisse
amérindienne
qu'elle vient de
rencontrer près
d'un "bandit
manchot",
ou décidera-t-elle
d'une forme de
renoncement à ce
monde qui lui est
si cher, en épousant
un Jonathan qui
lui permettra de
ne plus vendre
sa plume et le
luxe mélancolique
d'une existence
somnolente - et
matériellement
comblée.
Ce
que Jonathan lui permettra
aussi, la protégeant
de tout, c'est "de
ne rien vivre",
c'est-à-dire
de n'évoluer
qu'au coeur d'un social tourbillonnaire,
qui sera également
ce rêve,
ce vertige auquel se livrer
comme on se livre au jeu...
Révolution
ou renoncement,
telles
sont les
deux fins
que propose
l'auteur
- qui se
rejoignent
dans un
même
abandon à des
forces
immaîtrisables.
Débordant
de trouvailles
verbales et parcouru
par une ironie
flamboyante, ce
roman allie la
tradition et la
modernité,
le divertissement
et la profondeur.
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A trois semaines d'épouser un avocat avare, jaloux, qui se shoote au chocolat et lui impose des copulations rustres et bâclées, une femme de lettres flatte à Monte-Carlo sa passion des voyages et du casino. Archifauchée, elle joue ses droits d'auteur à la roulette. Les fiancés se chamaillent âprement, lui déguisant ses sentiments "comme on confit un fruit trop acide", elle, "légère comme une gaufrette", frigide, morose et mutilée, posant sur lui "le regard indolent d'une chatte qui faussement dort, la patte recourbée sur le saphir d'un grand oeil ouvert".
Muriel Cerf, qui excelle dans la comédie cruelle, s'offre deux fins: l'une placée sous le signe de Bernard Shaw ("J'en ai fini avec l'amour"), avec rupture ; l'autre fataliste, voyant la femme soumise déguster les films de Lubitsch en laissant sa porte close. Les références culturelles abondent (de Nabokov à Albert Cohen) dans ce brillantissime petit récit dont chaque phrase est un joyau de vacherie ciselée.
Jean-Luc Douin